ARCHIVÉ - Panorama de l’électricité renouvelable au Canada 2016 – Analyse des marchés de l’énergie

Manitoba

Le Manitoba produit presque toute son électricité à partir de sources d’énergie renouvelable. Compte tenu des abondantes ressources hydrauliques dans cette province, c’est l’hydroélectricité qui tient le haut du pavé au chapitre de la capacité de production, mais l’éolien a beaucoup progressé au cours de la dernière décennie, passant de 20 à 258 MW.

L’électricité est surtout produite par Manitoba Hydro, une société d’État et le plus gros fournisseur d’électricité de la province. Cette société établit les futurs besoins en électricité et il lui incombe de concevoir, de construire et d’exploiter les centrales hydroélectriques. Les installations ayant recours à l’éolien et à la biomasse sont exploitées par des producteurs d’électricité indépendants.

Le Manitoba compte 15 grandes centrales hydroélectriques, les plus importantes se trouvant le long du fleuve Nelson. L’accroissement de la capacité de production d’hydroélectricité en 2015 est le résultat de l’entrée en service, en 2012, du projet Wuskwatim de 200 MW. En outre, le projet Keeyask [anglais seulement] de 695 MW est en chantier et devrait entrer en exploitation en 2019.

Entre 2005 et 2015, l’énergie éolienne a permis d’ajouter 200 MW à l’offre manitobaine. De bonnes ressources en la matière et de récentes améliorations au réseau sont susceptibles d’être à l’origine de nouvelles augmentations.

Même si le Manitoba produit presque toute son électricité à partir de sources d’énergie renouvelable, la province pourrait permettre de réduire encore davantage les émissions de GES à l’échelle mondiale en augmentant ses exportations d’énergie propre vers les provinces ou les États voisins dont la production est dominée par les centrales au charbon et au gaz naturel. En 2015, les exportations de Manitoba Hydro ont permis de réduire les émissions nettes de GES sur la planète d’environ 7,5 Mt CO₂. Les économies d’énergie et les ajouts à la capacité de production hydroélectrique feront croître la quantité d’électricité destinée à la vente. Par ailleurs, la province améliore son infrastructure de transport et y greffera une nouvelle ligne de 500 kilovolts (kV) en 2020 pour en rehausser la fiabilité et éventuellement permettre un relèvement des exportations vers le Midwest américain pouvant atteindre 883 MW. Pendant le même intervalle, Manitoba Hydro prévoit aussi construire une nouvelle ligne de transport de 230 kV vers la Saskatchewan qui permettrait d’ajouter 100 MW aux exportations.

En 2012, le Manitoba a adopté une taxe sur les émissions visant le charbon et la coke de pétrole, deux produits qui seront interdits dès 2017. Les revenus dérivés de cette taxe sont affectés au Programme de soutien à la production d’énergie à partir de la biomasse [anglais seulement], lequel facilite la transition des anciens utilisateurs de charbon vers des sources locales d’énergie renouvelable.

Par rapport aux niveaux enregistrés en 2005, le Manitoba prévoit réduire ses GES d’un tiers d’ici 2030 et de la moitié d’ici 2050, autant de chiffres précisés dans le plan d’action sur l’économie verte et les changements climatiques [anglais seulement] publié en décembre 2015. En outre, la province vise la carboneutralité d’ici 2080. Le plan est une mise à jour des documents Stratégie manitobaine d’énergie propre (2012) [anglais seulement] et Vert l’avenir (2014), dont il élargit la portée. Il envisage aussi la possibilité d’un programme de plafonnement et d’échange de droits pour les gros émetteurs. Tous les détails ne sont pas encore connus, mais l’intention est de s’unir au Québec, à la Californie et à l’Ontario dans le cadre de la Western Climate Initiative [anglais seulement].

Ce tableau compare la capacité de production et la production d’électricité à partir de ressources renouvelables au Manitoba en 2005 et 2015. La part de l’hydroélectricité de la capacité de production totale a diminué de 90 % à 87 %, tandis que celle de l’énergie éolienne a augmenté de 0,4 % à 4 % et celle de la biomasse est demeruée stable à 3 %. La part de l’hydroélectricité de la production totale a diminué de 98 % à 97 %, tandis que celle de l’énergie éolienne a augmenté de 0,1 % à 1 % et celle de la biomasse est demeurée stable à 0,1 %.