Aperçu du marché : Rebond de la demande d’énergie au Canada aux niveaux d’avant la pandémie

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Date de diffusion : 2023-02-01

Au Canada, la demande d’énergie a le plus diminué en 2020Note de bas de page 1 en raison des répercussions de la pandémie de COVID-19 et le pays a alors aussi connu la plus forte baisse annuelle de l’activité économique de son histoire récenteNote de bas de page 2. Depuis, les données pour les dix premiers mois de 2022 indiquent que les niveaux d’activité économiqueNote de bas de page 3 auront peut-être dépassé à la fin de l’année les sommets atteints en 2019 avant la COVID-19, tandis que les niveaux de la demande d’énergieNote de bas de page 4 approchent également de leurs sommets antérieurs. Même si l’intensité énergétique et les émissions semblent toujours pointer vers le bas, alors que l’économie consomme moins d’énergie par unité de production et produit moins d’émissions par unité d’énergie consommée, il existe des différences notables dans les tendances selon les sources de combustible.

Remarque : Au moment de la publication, les données pour cet aperçu n’étaient disponibles que jusqu’à la fin d’octobre 2022.

Figure 1 – Tendances récentes de la croissance économique et de la demande d’énergie au Canada

Sources et Description

Sources : Statistique Canada, tableau 36-10-0434-01, Statistique Canada, tableau 25-10-0055-01, Statistique Canada, tableau 25-10-0079-01, Statistique Canada, tableau 25-10-0016-01 et Statistique Canada, tableau 25-10-0081-01

Description : Ce graphique montre les tendances de la croissance économique et de la demande d’énergie au Canada jusqu’au dixième mois de 2022 par rapport aux niveaux de 2019, soit d’avant la pandémie de COVID-19.

  • En 2019, le produit intérieur brut (« PIB ») du Canada se situait à 1 990 milliards de dollars (en dollars de 2012). En 2020, il s’est contracté de 5 % pour s’établir à 1,887 milliards de dollars. En 2021, il est remonté de 5 % jusqu’à 1,982 milliards. En 2022, d’après les données des dix premiers mois de l’année, on estime que le PIB augmentera de 4 % pour atteindre 2,062 milliards, surpassant ainsi d’environ 4 % les sommets enregistrés avant la pandémie de COVID-19.
  • En 2019, la demande d’énergie au Canada a atteint 9,950 pétajoules (« PJ ») (mesurée ici comme la somme de la demande de gaz naturel, de produits pétroliers raffinés et d’électricité). En 2020, elle s’est contractée de 8 % pour s’établir à 9,163 PJ. En 2021, elle a repris 2 % pour grimper à 9,325 PJ. En 2022, d’après les données des dix premiers mois de l’année, on estime que la demande d’énergie au Canada augmentera de 5 % pour atteindre 9,842 PJ, se situant toujours de 2 % sous les sommets enregistrés avant la pandémie.
  • En 2019, la demande de gaz naturel au Canada était de 3,733 PJ. En 2020, elle a baissé de 5 % pour s’établir à 3,553 PJ. En 2021, elle est remonté de 4 % jusqu’à 3,695 PJ. En 2022, d’après les données des dix premiers mois de l’année, on estime que la demande de gaz naturel augmentera de 7 % pour atteindre 3,963 PJ, surpassant alors de 6 % les sommets enregistrés avant la pandémie.
  • En 2019, la demande d’électricité au Canada était de 2,136 PJ. En 2020, elle a baissé de 3 % pour s’établir à 2,082 PJ. En 2021, elle a repris moins de 1 % à 2,089 PJ. En 2022, d’après les données des dix premiers mois de l’année, on estime que la demande d’électricité augmentera de 1 % pour atteindre 2,119 PJ, ce qui est encore inférieur de moins de 1 % aux sommets enregistrés avant la COVID-19.
  • En 2019, la demande de produits pétroliers raffinés (« PPR ») au Canada a totalisé 4,081 PJ. En 2020, elle a reculé de 14 % pour s’établir à 3,529 PJ. En 2021, elle a repris moins de 1 % à 3,541 PJ. En 2022, d’après les données des dix premiers mois de l’année, on estime que la demande de PPR augmentera de 4 % pour atteindre 3,692 PJ, demeurant toujours de 10 % inférieure aux sommets prépandémiques.

Tendance continue à la baisse de l’intensité énergétique et des émissions

Au cours de la quinzaine d’années qui ont précédé la pandémie de COVID-19 (2005-2019), tant au niveau de la quantité d’énergie consommée par unité de production économique (intensité énergétique) qu’à celui des émissions de gaz à effet de serre (« GES ») découlant de cette même consommation (intensité des émissions), le Canada a enregistré un recul d’environ 1 % par année. L’intensité énergétique et celle des émissions ont diminué considérablement en 2020 en raison des répercussions de la pandémie, soit d’environ 3 % dans chaque cas.

Pendant la pandémie, la consommation d’énergie a diminué davantage en termes relatifs (pourcentage) que ce qui aurait autrement correspondu au recul de l’économie, parce que le déclin économique a surtout touché les activités et industries énergivores, comme le transport de biens et de personnes, la production pétrolière et gazière ou le secteur manufacturier. Pendant ce temps, les émissions liées à l’énergie ont diminué plus rapidement que sa consommation, qui a principalement baissé au niveau des sources d’énergie à forte intensité carbonique, comme les produits pétroliers raffinésDefinition*.

Figure 2 – Tendance de l’intensité énergétique et des émissions au Canada

Sources et Description

Sources : Statistique Canada, tableau 25-10-0029-01, Statistique Canada, tableau 36-10-0434-01 et Rapport d’inventaire national 2020, d’Environnement et Changement climatique Canada : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada

Description : Ce diagramme à barres illustre les tendances en matière d’intensité énergétique et d’émissions au Canada. L’intensité énergétique correspond à l’offre nette totale d’énergie primaire et secondaire en gigajoules (« GJ ») par millier de dollars de PIB pour toutes les industries (en dollars de 2012). L’intensité des émissions de GES liées à l’énergie est mesurée en tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone par GJ de l’offre nette totale d’énergie primaire et secondaire. Les deux mesures d’intensité montrent une baisse plus ou moins constante entre 2005 et 2019 avec recul marqué en 2020.

Pour les années 2021 et 2022, au fil de la reprise économique, il aurait été probable que les tendances à la baisse de l’intensité énergétique et des émissions se poursuivent, mais pas à un rythme aussi marqué qu’en 2020.

Comme l’indique la figure 1, par rapport aux niveaux prépandémiques enregistrés en 2019, l’économie devrait croître de 4 % en 2022 et on s’attend que la demande d’énergie rebondisse à des niveaux légèrement inférieurs à ce qu’ils étaient alors. Un rebond plus lent de la demande d’énergie que celui de la croissance économique signifie qu’en 2022, l’intensité énergétique a été inférieure de plus de 5 % par rapport aux niveaux atteints en 2019. Pendant ce temps, la reprise de la consommation de combustibles fossiles (en particulier le gaz naturel) par rapport aux creux de 2020, avec les plus bas niveaux jamais atteints en près de 25 ans, indique que les émissions de GES liées à l’énergie ont probablement rebondi. Toutefois, il est peu probable que les émissions liées à cette reprise atteignent en 2022 leurs niveaux d’avant la pandémie en 2019Note de bas de page 5, car le bouquet énergétique au Canada est de moins en moins carboniqueNote de bas de page 6. Ainsi, nous utilisons moins de charbonNote de bas de page 7 et de PPR, mais davantage de gaz naturel et d’énergies renouvelables.

Tendances variables selon le combustible

L’incidence de la pandémie de COVID-19 sur la demande d’énergie au Canada varie selon le combustible. Les PPR ont connu la plus forte baisse de demande en termes absolus (montant) et relatifs (pourcentage), représentant plus des deux tiers de cette diminution entre 2019 et 2020. Le gaz naturel vient au deuxième rang à ce chapitre, toujours en termes absolus et relatifs, comptant pour environ le quart de la baisse de la demande d’énergie en 2020, mais il occupe une place importante quand on parle de la reprise en 2021 et 2022. La demande d’électricité est demeurée stable de 2019 à 2022.

Figure 3 – Variation annuelle de la demande d’énergie selon le type de combustible

Sources et Description

Sources : Statistique Canada, tableau 25-10-0055-01, Statistique Canada, tableau 25-10-0079-01, Statistique Canada, tableau 25-10-0016-01 et Statistique Canada, tableau 25-10-0081-01

Description : Ce graphique à barres empilées illustre l’évolution annuelle de la demande d’énergie au Canada selon le combustible. Entre 2019 et 2020, la demande d’énergie au Canada a diminué de 786 PJ, dont 552 sous forme de PPR, 180 de gaz naturel et 54 d’électricité. En 2021 elle a repris 169 PJ et 449 en 2022. La reprise des niveaux de la demande d’énergie est d’abord attribuable au gaz naturel, puis aux PPR et à l’électricité.

Augmentation de la demande de gaz naturel

On estime qu’en 2022, la consommation de gaz naturel sera supérieure de 6 % à ce qu’elle était avant la pandémie, ce qui mènera à une reprise de la demande d’énergie. Bien que la majeure partie de l’augmentation soit attribuable au secteur industriel, les besoins saisonniers en chauffage au cours des dix premiers mois de 2022, illustrés en degrés-jours de chauffageDefinition* (ligne rose sur la figure suivante), ont également été plus élevés que les années précédentes, ce qui a stimulé la demande dans les secteurs résidentiel et commercial.

Au niveau industrielNote de bas de page 8, une grande partie du gaz naturel est utilisée pour la production ou le transport de pétrole et de gaz par pipeline, ainsi que dans quelques industries manufacturières comme celles des produits chimiques, des métaux primaires, des pâtes et papiers ou du raffinage. Au cours des dix premiers mois de 2022, la production réelle de la plupart des industries manufacturières est demeurée inférieure à ce qu’elle était avant la pandémieNote de bas de page 9. Par contre, les niveaux de production de pétrole et de gaz ont surpassé ceux de 2019Note de bas de page 10.

Maintien de la demande totale et de la production d’électricité avec hausse des énergies renouvelables mais baisse des combustibles fossiles

Les niveaux de la demande et de production d’électricité au Canada sont demeurés relativement stables depuis 2019. On estime que la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable, qu’on parle par exemple d’éolien, de solaire ou d’hydroélectricité, sera plus élevée en 2022 qu’en 2019, mais à des degrés différents. Par contre, le nucléaire et les combustibles fossiles devraient pour leur part demeurer bien en deçà des niveaux antérieurs à la COVID-19.

En ce qui concerne les combustibles fossiles, la tendance est attribuable à une plus forte consommation de gaz naturel au détriment du charbon. La baisse enregistrée pour le nucléaire est le résultat de la remise à neuf de divers réacteurs des centrales de Bruce et de Darlington, en OntarioNote de bas de page 11.

Diminution du recours aux produits pétroliers raffinés

En 2022, la consommation de PPR, à l’origine de la majeure partie du recul de l’énergie consommée au Canada en 2020, devrait demeurer inférieure de 10 % aux niveaux de 2019. Même si la demande de diesel devrait alors se situer à des niveaux comparables ou juste un peu sous ceux de 2019, celle d’essence, de carburéacteur, de coke de pétroleDefinition* et d’autres PPR (principalement des produits non énergétiques comme les charges d’alimentation pétrochimiquesDefinition*, les lubrifiantsDefinition* et les ciresDefinition*) devrait demeurer bien en deçà de leurs niveaux d’avant la pandémie.

Modification du comportement des consommateurs

Bien que les changements dans la consommation des différents PPR soient attribuables à des facteurs uniques, la lente reprise jusqu’aux niveaux d’avant la pandémie pour les carburants de transport (c.-à-d. essence, diesel et carburéacteur) peut s’expliquer en partie par l’adoption croissante des véhicules électriquesNote de bas de page 12, le fait que certaines formes de transport aérien demeurent en deçà de leurs niveaux antérieurs à la COVID-19 (en particulier les voyages internationaux)Note de bas de page 13 et la prévalence du travail de la maisonNote de bas de page 14.

Figure 4 – Tendances de la demande de combustibles au Canada selon certains indicateurs précis

Electricité
Sources et Description

Sources : Statistique Canada, tableau 25-10-0055-01 et Association canadienne du gaz

Description : Ce graphique montre les tendances de la demande et de la production d’électricité au Canada jusqu’au dixième mois de 2022 par rapport aux niveaux de 2019, soit d’avant la pandémie de COVID-19.

  • En 2020 et 2021 toujours, la demande d’électricité au Canada était inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 3 % et 2 %. En 2022, elle devrait demeurer à 1 % sous les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021, la production totale d’électricité au Canada était chaque fois inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 1 % et 2 %. En 2022, on estime qu’elle se hissera jusqu’aux niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021 toujours, la production des centrales nucléaires au Canada était dans les deux cas encore une fois inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 3 % et 8 %. En 2022, elle devrait alors se situer à 12 % sous les niveaux de 2019.
  • Comparativement aux niveaux de 2019, la production d’hydroélectricité au Canada est demeurée relativement stable tout au long de 2020 et pendant les neuf premiers mois de 2022.
  • En 2020 et 2021 toujours, la production d’électricité des éoliennes au Canada était dans les deux cas supérieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 11 % et 10 %. En 2022, on estime qu’elle surpassera de 19 % les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021 toujours, la production d’électricité des parcs de panneaux solaires au Canada était supérieure de 5 % en 2020 et de 12 % en 2021 à celle enregistrée en 2019. En 2022, on estime qu’elle surpassera alors e 24 % les niveaux de 2019.
  • Comparativement aux niveaux de 2019, la production totale d’électricité à partir de combustibles au Canada, principalement fossiles comme le gaz naturel et le charbon, a diminué de 8 % en 2020 et de 6 % en 2021. En 2022, on estime que cette production demeurera de 6 % sous les niveaux de 2019.
Gaz naturel
Sources et Description

Sources : Statistique Canada, tableau 25-10-0015-01 et Statistique Canada, tableau 25-10-0016-01

Description : Ce graphique montre les tendances de la demande de gaz naturel au Canada jusqu’au dixième mois de 2022 par rapport aux niveaux de 2019, soit d’avant la pandémie de COVID-19.

  • En 2020, la demande totale de gaz naturel au Canada était inférieure de 5 % à celle enregistrée en 2019. En 2021, elle y était toujours inférieure de 1 %, mais en 2022, on estime qu’elle la dépassera alors de 6 %.
  • Comparativement aux niveaux de 2019, les degrés-jours de chauffage au Canada, une mesure utilisée pour illustrer les besoins saisonniers en chauffage, ont été inférieurs de 9 % en 2020 et de 8 % en 2021. En 2022, on estime que cette mesure surpassera de 6 % les niveaux de 2019.
  • En 2020, la demande de gaz naturel dans le secteur industriel au Canada était inférieure de 6 % à celle enregistrée en 2019. En 2021, elle y était supérieure de 2 % et en 2022 on estime qu’elle la surpassera alors de 9 %.
  • En 2020 et 2021, la demande de gaz naturel dans le secteur commercial au Canada était dans les deux cas inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 1 % et 3 %. En 2022, elle devrait y être supérieure de 6 %.
  • En 2020 et 2021 toujours, la demande de gaz naturel dans le secteur résidentiel au Canada était dans les deux cas encore une fois inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 5 % et 9 %. En 2022, elle devrait demeurer à 3 % sous les niveaux de 2019.
  • Comparativement aux niveaux de 2019, la production totale d’électricité à partir de combustibles au Canada, principalement fossiles comme le gaz naturel et le charbon, a diminué de 8 % en 2020 et de 6 % en 2021. En 2022, on estime que cette production demeurera de 7 % sous les niveaux de 2019.

Remarque : Les combustibles sont surtout fossiles et comprennent la biomasse.

Produits pétroliers raffinés
Source et Description

Source : Statistique Canada, Tableau 25-10-0081-01

Description : Ce graphique montre les tendances de la demande de PPR au Canada jusqu’au neuvième mois de 2022 par rapport aux niveaux de 2019, soit d’avant la pandémie de COVID-19.

  • En 2020 et 2021, la demande totale de PPR au Canada était dans les deux cas inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 14 % et 13 %. En 2022, elle devrait demeurer à 8 % sous les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021 toujours, la demande d’essence au Canada était dans les deux cas encore une fois inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 16 % et 10 %. En 2022, elle devrait demeurer à 7 % sous les niveaux de 2019.
  • Encore en 2020 et 2021, la demande de diesel au Canada était inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 5 % et 4 %. En 2022, elle devrait demeurer à 1 % sous les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021 toujours, la demande de carburéacteur au Canada était dans les deux cas inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 57 % et 53 %. En 2022, elle devrait demeurer à 12 % sous les niveaux de 2019.
  • Toujours en 2020 et 2021, la demande de gaz de distillation au Canada était encore une fois inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 2 % et 3 %. En 2022, elle devrait demeurer à 5 % sous les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021, la demande de coke de pétrole au Canada était inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 3 % et 28 %. En 2022, elle devrait demeurer à 18 % sous les niveaux de 2019.
  • En 2020 et 2021 toujours, la demande d’autres PPR au Canada était dans les deux cas inférieure à celle enregistrée en 2019, respectivement de 11 % et 17 %. En 2022, elle devrait demeurer à 28 % sous les niveaux de 2019.

Remarque : Les autres PPR sont principalement des produits non énergétiques.

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