Aperçu du marché : Un examen approfondi de la consommation de combustibles fossiles inaltérés dans le rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2021

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Release date: 2022-01-26

Parmi les principales conclusions du rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2021, le scénario d’évolution des politiquesNote de bas de page 1 prévoit une baisse de 62 % de la consommation de combustibles fossiles inaltérés d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2021. On parle de consommation de combustibles fossiles inaltérés lorsqu’on ne fait pas appel à la technologie de captage et stockage du CO2 (« CSC »). La baisse de la consommation est attribuable à une diminution de la demande globale d’énergie dans le scénario prévisionnel (-21 % par rapport aux niveaux de 2021 d’ici 2050), ainsi qu’à une utilisation accrue de sources d’énergie à émissions faibles ou nulles comme les énergies renouvelables et les combustibles fossiles avec CSC. Malgré la forte réduction des émissions de GES d’ici 2050, l’atteinte d’un bilan zéro exigera vraisemblablement plus de changements que ceux envisagés dans ce scénario.

Cet aperçu explore la consommation de combustibles fossiles inaltérés par secteur dans le scénario d’évolution des politiques pour mettre en lumière les possibilités et les défis liés à l’atteinte d’un bilan zéro d’ici 2050.

La figure 1 illustre la consommation de combustibles fossiles inaltérés dans le scénario d’évolution des politiques, par secteur. Elle comprend tous les combustibles fossiles utilisés à des fins énergétiques, qui constituent la majeure partie des émissions du Canada. Elle exclut les combustibles fossiles utilisés comme charges d’alimentation pour la production industrielle, comme les charges d’alimentation pétrochimiques et les lubrifiants, car ceux-ci sont considérés comme à faibles émissions dans ce scénarioNote de bas de page 2. Ensemble, les secteurs du pétrole et du gaz et des transports ont représenté près de 60 % de la consommation de combustibles fossiles en 2020, tandis que les secteurs industriel (sauf le pétrole et le gaz), résidentiel, commercial et de l’électricité ont représenté les 40 % restants.

Figure 1 – Consommation de combustibles fossiles inaltérés par secteur selon le scénario d’évolution des politiques

Source et Description

Source : Avenir énergétique du Canada en 2021

Description : Ce graphique illustre la consommation primaireNote de bas de page 3 de combustibles fossiles inaltérés dans le scénario d’évolution des politiques. Il est réparti par secteur et couvre l’ensemble de la filière énergétique canadienne. La consommation diminue ainsi de 19 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux actuels et de 62 % d’ici 2050.

Dans les projections du rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2021, deux raisons principales expliquent les différences sectorielles dans la consommation de combustibles fossiles inaltérés : 1) la disponibilité et le coût des technologies sobres en carbone et 2) la vigueur des politiques appliquées au secteur. Si les politiques sont assez solides pour rendre les technologies sobres en carbone plus concurrentielles que les combustibles fossiles inaltérés, les nouvelles technologies feront une percée. Les politiques appliquées dans le scénario d’évolution des politiques se trouvent à l’annexe 1 du rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2021.

Dans le scénario d’évolution des politiques, ce sont les secteurs du pétrole et du gaz (-79 %) et l’électricité (-72 %) qui réduisent le plus leur consommation de combustibles fossiles d’ici 2050 par rapport aux niveaux actuels. Le secteur de l’électricité dispose de nombreuses technologies à faibles émissions de carbone à des coûts relativement faibles, comme l’éolien et le solaire. En outre, dans le scénario d’évolution des politiques, on suppose que les coûts associés à ces technologies diminueront considérablement au cours de la période de projection. Le secteur pétrolier et gazier compte principalement sur l’efficacité énergétique et le CSC pour réduire la consommation de combustibles fossiles inaltérés dans le scénario d’évolution des politiques. Le recours au CSC est principalement attribuable à l’industrie albertaine des sables bitumineux, qui peut capter et stocker le carbone à un coût relativement faible comparativement au reste du Canada en raison de la proximité de sites de stockage de grande qualité et d’un réseau de transport de CO2 en croissance dans la province. Bien que viable, le CSC fait actuellement l’objet d’un nombre très restreint de projets de grande envergure à l’échelle mondiale. Par conséquent, le taux d’adoption de cette technologie est une source d’incertitude dans les projections avancées dans le rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2021.

À l’exception du pétrole et du gaz (-36 %) et des transports (-47 %), c’est l’industrie qui réduit le moins sa consommation de combustibles fossiles inaltérés par rapport aux niveaux actuels jusqu’en 2050. Bien qu’on prévoit que le transport de passagers soit fortement électrifié d’ici 2050, la consommation de combustibles fossiles demeure constante dans le transport de marchandises et l’aviation. Selon les hypothèses de coût et de politique avancées dans le scénario d’évolution des politiques, le transport de marchandises, l’aviation et l’industrie (à l’exclusion du pétrole et du gaz) utilisent moins de technologies sobres en carbone que les autres secteurs de l’économie canadienne, et celles-ci sont comparativement plus coûteuses (par exemple, transport de marchandises au moyen de l’électricité de biocarburants, utilisation de l’hydrogène pour l’aviation et grands changements de procédés dans la fabrication du ciment, du fer et de l’acier). En raison de ces hypothèses, les secteurs de l’industrie et des transports connaissent une décarbonation moins importante que les autres.

Le niveau de consommation de combustibles fossiles inaltérés qui subsiste dans le scénario d’évolution des politiques fait ressortir que d’autres changements seront probablement nécessaires pour atteindre un bilan zéro d’ici 2050. Le scénario montre aussi les possibilités de réduction importante des émissions, par exemple au moyen de l’électricité, et les défis, comme la décarbonation du transport de marchandises et de l’aviation.

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