Aperçu du marché : L’actualité sur le marché du captage, du stockage et de l’utilisation du carbone

Date de diffusion : 2019-01-30

Le Canada est un chef de file dans les technologies de captage et stockage du carbone (CSC) et de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC). On y trouve plusieurs projets en exploitation, et il possède des dizaines d’années d’expérience dans leur application. Le CSC recueille (ou « capte ») le CO2 des gaz industriels, comme ceux des centrales électriques au charbon, qui sont ensuite injectés dans de profondes formations rocheuses. Le CUSC consiste à « réutiliser » le CO2, par exemple pour la récupération assistée des hydrocarbures (RAH), en l’injectant dans des gisements en déclin pour en tirer davantage de pétrole.

Les projets de CSC dans l’Ouest canadien sont rendus possibles grâce à une combinaison d’expertise technique, d’adéquation géologique pour le stockage du CO2 et de cadres juridiques, réglementaires et politiques. Le nombre de projets en exploitation ne cesse d’augmenter. En 2014, la centrale électrique Boundary Dam de SaskPower est devenue la plus grande centrale au monde dotée de la technologie du CSC. En 2015, le plus gros projet du genre au Canada, celui de Shell Quest, a été mis en service. Il capte du CO2 d’une usine de valorisation du bitume près d’Edmonton et l’injecte dans un réservoir souterrain, où il est stocké. Le plus récent projet, l’Alberta Carbon Truck Line (ACTL), en construction, devrait être mis en service dans le courant de 2019. Il recueillera le CO2 émis par la nouvelle raffinerie Sturgeon et une usine d’engrais située à proximité, pour le transporter par canalisation jusqu’à un projet de RAH, 240 kilomètres plus loin, dans le centre de l’Alberta. Les projets Quest et ACTL, qui capteront respectivement 1,0 et 1,7 million tonnes de carbone par année, injecteront ainsi l’équivalent en émissions de CO2 de quelque 600 000 voitures.

Source et description

Source : Global CCS Institute [anglais seulement]

Description : La carte indique l’emplacement des cinq projets de CSC et de CUSC en Alberta et en Saskatchewan. Les projets ACTL (RAH) et Quest sont situés en Alberta. Les projets Boundary Dam, Lloydminster et Weyburn–Midale (tous des projets de RAH) se trouvent en Saskatchewan. Plusieurs autres projets de recherche et installations de CSC existent au Canada, mais leur quantité de captage de CO2 est minime.

À l’échelle mondiale, on compte actuellement 18 installations de CSC de grande taille [anglais seulement] en exploitation, et un nombre presque égal en préparation. Ensemble, ces installations capteraient moins de 100 tm de CO2 par an, soit moins de 1 % des émissions globales actuelles. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) entrevoient un rôle vital pour les technologies de CSC et de CUSC dans l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux. Dans la prévision appelée « 450 Scenario » de l’AIE, le CSC recueillerait 5 100 tm de CO2 par année d’ici 2040 dans le secteur de la production d’énergie et le secteur industriel. Il s’agit d’une quantité relativement faible en comparaison des réductions de CO2 obtenues grâce aux ressources renouvelables et aux mesures d’efficacité énergétique, mais cela représente tout de même des réductions appréciablesNote de bas de page 1.

L’ampleur de la percée du CSC repose en très grande partie sur l’amélioration de la technologie et la réduction des coûts. Un rapport [anglais seulement] visant à accroître le CSC à une centrale au charbon en Saskatchewan estimait une baisse des coûts de 67 % (45 $ US/t) comparativement à ceux de la centrale Boundary Dam. Plusieurs technologies prometteuses sont au stade de la recherche et développement [anglais seulement]. Si l’on parvient à améliorer la technologie et à réduire les coûts, le marché du CSC pourrait s’attaquer à des domaines comme la conversion de CO2 en combustible, comme le méthanol et l’hydrogène, et le captage direct dans l’air [anglais seulement]. Ces technologies pourraient mener à des émissions négatives, par exemple l’élimination du CO2 de l’air ambiant. Par contre, ces options sont plus coûteuses que les technologies facilement accessibles qui touchent les procédés de combustion.

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