Aperçu du marché : Le rôle du Canada dans le développement de la technologie du petit réacteur modulaire
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Date de diffusion : 2025-08-20
Fier de ses décennies d’expérience dans le domaine de l’énergie nucléaire, notamment avec ses réacteurs CANDUNote de bas de page 1, le Canada est aujourd’hui à l’avant-garde du développement des petits réacteurs modulaires (« PRM »). La première centrale commerciale de PRM canadienne devrait voir le jour d’ici 2030Note de bas de page 2 à Darlington, en Ontario. Il s’agira également de la première installation de PRM commerciale en exploitation en Amérique du Nord et parmi les pays de l’OCDENote de bas de page 3.
Les PRM constituent un éventail de technologies de réacteurs nucléaires, dont bon nombre sont de plus en plus à l’étude pour déploiement à l’échelle mondiale. À l’instar des grands réacteurs nucléaires classiques, les PRM produisent de l’électricité sans émissions et répartissableNote de bas de page 4. Les PRM ont aussi la capacité de produire de la chaleur. Les principales caractéristiques qui distinguent les PRM des grands réacteurs nucléaires sont la nature modulaire de la construction et la capacité de production d’électricité comparativement moindre, habituellement de 5 à 300 mégawatts (« MW »), comparativement à plus de 700 MW pour les grands réacteurs.Note de bas de page 5
Figure 1 – Comparaison : PRM et grands réacteurs
Version texte
Version texte : L’illustration montre une comparaison entre les grands réacteurs et les petits réacteurs modulaires, avec une liste des caractéristiques différentes entre les deux types.
Innovation et projets de PRM au Canada
Le Canada est reconnu mondialement pour son énergie nucléaire bien établie et ses connaissances approfondies sur la technologie nucléaire. Les réacteurs CANDU, une innovation canadienne, sont actuellement utilisés partout dans le mondeNote de bas de page 6. Au pays, en 2024, environ 13 % de l’électricité produite pour répondre à la demande intérieure provenait de centrales nucléaires. De plus, le Canada est le deuxième producteur et exportateur mondial d’uranium, le combustible utilisé dans les réacteurs nucléairesNote de bas de page 7.
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, il existe 68 technologies ou modèles différents de PRMNote de bas de page 8. Comme le montre le tableau 1, des organismes canadiens participent à la mise au point d’au moins sept technologies de PRMNote de bas de page 9. Parmi les projets de PRM envisagés, celui de Darlington a obtenu un permis de construction en avril 2025 de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (« CCSN »); une étape importante vers le déploiement commercial d’un PRM. En outre, le déploiement de nombreux autres PRM à divers stades de développement est envisagé dans tout le pays (tableau 1).
Tableau 1 – Innovation et projets de PRM au Canada
| Technologies | Projet | État | Capacité/Unités/Type d’énergie | Année de la mise en service prévue | Emplacement | Propriétaires/partenaires |
|---|---|---|---|---|---|---|
| GE Hitachi BWRX-300 (en anglais seulement) | Projet de PRM de Darlington d’Ontario Power Generation (« OPG ») | Permis de construction délivré en avril 2025 par la CCSN, | Au départ, un réacteur de 300 MW, puis proposition de trois autres unités de 300 MW | Premier réacteur en service avant la fin de 2030 | Darlington, Ontario | OPG, GE Vernova Hitachi Nuclear Energy |
| Projet de PRM proposé par SaskPower (en anglais seulement) | Avant les investissements, la sélection du site et la mobilisation de la CCSN | Quatre réacteurs 300 MW | Premier réacteur en service vers la fin des années 2030 | Estevan, Saskatchewan | Saskatchewan Power Corporation (« SaskPower ») | |
| Réacteur à sels stables – Wasteburner (« RSS-W ») combiné au processus Waste to Stable Salts (« WATSS ») | Premier PRM à sel stable de Moltex avec Énergie NB | Avant les investissements et la conception détaillée, avant le permis, changement de propriétaire (en anglais seulement) | 100 MW d’électricité | Début des années 2030 | Point Lepreau, Nouveau-Brunswick | Moltex Clean Energy, Société d’énergie du Nouveau-Brunswick (« Énergie NB »)Note de bas de page 10 |
| ARC-100 (en anglais seulement) | Projet ARC-100 d’Énergie NB (en anglais seulement) | Demande de préparation du site présentée à la CCSN | 100 MW d’électricité et 400 MW de chaleur | Début des années 2030 | Point Lepreau, Nouveau-Brunswick | Énergie NB, ARC Clean Technology Canada |
| Belledune Port Authority Green Energy Hub (en anglais seulement) | Mobilisation hâtive des parties prenantes | 200 MW d’électricité et 800 MW de chaleur | Milieu des années 2030 | Belledune, Nouveau-Brunswick | Port de Belledune, ARC Clean Technology Canada | |
| ARC-100 en Alberta (protocole d’entente seulement, aucun projet précis) (en anglais seulement) | Protocole d’entente | Inconnu | Inconnu | Alberta | ARC Clean Technology Canada, Invest Alberta Corporation | |
| Xe-100 (en anglais seulement) | Xe-100 in Alberta (en anglais seulement) | Étude économique avant les investissements | Inconnu | Début des années 2030 | Alberta | X-Energy Reactor Company (« X-energy »), TransAlta Corporation, Emissions Reduction Alberta |
| Xe-100 – in Ontario (protocole d’entente uniquement, aucun projet précis) (en anglais seulement) | Protocole d’entente | Inconnu | Inconnu | Ontario | X-Energy, OPG | |
| Réacteur intégral à sels fondus (en anglais seulement) | À l’heure actuelle, il n’y a aucun projet en particulier. Des protocoles d’entente ont été signés en Alberta (en anglais seulement) et en Saskatchewan (en anglais seulement) | Examen de la conception du fournisseur avant le permis, protocole d’entente | Inconnu | Inconnu | Alberta et Saskatchewan | Terrestrial Energy, Invest Alberta Corporation, First Nations Power Authority |
| Microréacteur eVinciTM (en anglais seulement) | Réacteur de recherche du Saskatchewan Research Council (« SRC ») | Faisabilité, protocole d’entente, mobilisation des parties prenantes, examen du fournisseur avant le permis | 5 MW d’électricité et 13 MW de chaleur | 2029, réacteur non commercial | Saskatoon, Saskatchewan | SRC, Westinghouse Electric Canada |
| SMR-160 (en anglais seulement) | Aucun projet précis à l’heure actuelle | Mobilisation des parties prenantes, examen du fournisseur avant le permis | S.O. | S.O. | S.O. | Holtec Canada (en anglais seulement) |
Sources et Avertissement
Sources : World Nuclear OrganizationNote de bas de page 11, sites Web des projets
Avertissement : Les données du tableau ne montrent que l’information qui était accessible au public au moment de la publication. Les propriétaires/partenaires énumérés dans le tableau ne comprennent que les partenaires et propriétaires les plus en vue du projet. Ces projets peuvent inclure d’autres parties prenantes, notamment des entités gouvernementales, des fournisseurs, des organisations autochtones, des partenaires financiers, des partenaires au capital-actions et des instituts de recherche.
Soutien stratégique, réglementaire et financier aux PRM
Les gouvernements fédéral et provinciaux ont mis en place des mécanismes de soutien stratégique et financier pour la mise en valeur des PRM au Canada. Pour sa part, le gouvernement du Canada, en 2018, a annoncé la feuille de route des PRMNote de bas de page 12 et, en 2020, a lancé le plan d’action des PRMNote de bas de page 13. Il offre également un soutien financier pour les PRM au moyen de diverses subventions et incitatifs fiscauxNote de bas de page 14. Également, la Banque de l’infrastructure du Canada (« BIC »), une société d’État fédérale, a appuyé financièrement l’élaboration du projet de PRM d’OPG à DarlingtonNote de bas de page 15. Enfin, dans son Énoncé économique de l’automne de 2024, il a annoncé son intention de soutenir jusqu’à 500 millions de dollars en contrats d’achat de combustible nucléaire enrichi auprès de pays alliés, afin de réduire le risque d’approvisionnement en combustible que pourraient courir les exploitants de PRM.
En 2019, les provinces de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de la Saskatchewan se sont entendues sur un plan stratégique des PRM, auquel s’est jointe l’Alberta en 2021. Comme le montre le tableau 1, les sociétés d’État provinciales sont des partenaires financiers de premier plan en ce qui concerne la promotion de la technologie des PRM.
La CCSN est l’organisme fédéral de réglementation de l’énergie et des matières nucléaires au Canada. La CCSN a participé activement à l’élaboration de la politique et du cadre de réglementation des PRM, en plus de son propre projet de préparation aux PRM.Note de bas de page 16
Des communautés autochtones de partout au Canada ont manifesté de l’intérêt pour les technologies émergentes comme les PRMNote de bas de page 17. En 2021, la First Nations Power Authority a créé le Conseil consultatif autochtone dans le cadre de son plan d’action des PRMNote de bas de page 18. De plus, le Conseil tribal Mi’kmaq de la Côte-Nordet ses sept communautés membres des Premières Nations ont investi financièrement dans les fabricants de PRM Moltex Energy Canada et ARC Clean Technology Canada, en vertu d’ententes de participationNote de bas de page 19.
Avantages et défis des PRM
La figure 1 met en lumière les principaux avantages et défis des PRM comparativement aux grands réacteurs. Les PRM intègrent des dispositifs de sécurité perfectionnés. Les PRM présentent également des caractéristiques de sûreté inhérentes, notamment des carottes de combustible nucléaire plus petites, des systèmes de refroidissement passif conçus pour un arrêt automatique et des liquides de refroidissement novateurs, qui accroissent leur sécurité et simplifient leur exploitationNote de bas de page 20.
À ce jour, aucun projet commercial de PRM n’a encore été terminé dans les pays de l’OCDE. Par conséquent, les coûts demeurent incertains. Comparativement aux grands réacteurs, on s’attend à ce que les PRM soient construits avec des investissements en immobilisations initiaux moins importantes en raison de leur plus petite taille. Toutefois, le coût en capital par unité de capacité de production peut être relativement élevé. Selon les premières estimations, le coût en capital par unité de capacité de production d’un PRM construit pour l’exploitation minière pourrait être environ 70 % plus élevé que celui des grands réacteurs classiquesNote de bas de page 21.Note de bas de page 22 SMRs are a new technology; once Les PRM constituent une nouvelle technologie; une fois celle-ci arrivée à maturité, le coût en capital par unité de capacité de production pourrait diminuer par rapport aux valeurs actuellesNote de bas de page 23.
Les déchets nucléaires doivent être gérés en toute sécurité pendant de longues périodes afin de prévenir la pollution radioactiveNote de bas de page 24. Les déchets nucléaires produits par les PRM varieraient selon leur conception, le type de combustible et l’exploitation, et diffèrent des stocks actuels de déchets nucléaires du Canada. Les PRM peuvent aussi produire des quantités relativement plus élevées de déchets nucléaires par unité d’énergieNote de bas de page 25. À l’heure actuelle, outre l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, le Canada ne possède pas d’installations de gestion des déchets nucléaires. La stratégie nationale de gestion intégrée des déchets prévoit le gaspillage causé par les PRM dans son élaboration actuelleNote de bas de page 26.
Les PRM sont alimentés à l’uranium enrichi, contrairement aux réacteurs CANDU au Canada, qui utilisent de l’uranium naturel. En outre, de nombreuses conceptions de PRM nécessitent des types particuliers de combustibles nucléaires enrichis, comme l’uranium faiblement enrichi à dosage élevéNote de bas de page 27. Même si le Canada produit, raffine et convertit de l’uranium, il n’a pas d’installations d’enrichissement de l’uraniumd’enrichissement de l’uranium. L’uranium enrichi utilisé dans les réacteurs de recherche et les applications médicales au Canada provient d’installations étrangèresNote de bas de page 28, et les PRM prévus dépendent de partenaires internationaux pour répondre aux besoins en uranium enrichiNote de bas de page 29, comparativement à la chaîne d’approvisionnement en combustible principalement nationale des réacteurs CANDU existants.
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