Aperçu du marché : Motivations de la baisse de consommation d’énergie avancée dans le rapport Avenir énergétique du Canada en 2021

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Date de diffusion : 2022-04-27

Dans Avenir énergétique du Canada en 2021, la consommation totale d’énergie au Canada chute de 21 % de 2021 à 2050 selon le scénario principal (Évolution des politiquesNote de bas de1). Mais pourquoi, après des augmentations de la consommation d’énergie au Canada et ailleurs dans le monde non démenties depuis bien longtemps, projette-t-on une baisse? La réponse repose sur l’intensité énergétique et les politiques attendues.

Recul de l’intensité énergétique au Canada depuis nombre d’années

L’intensité énergétique mesure la quantité d’énergie utilisée par unité d’activité. Deux mesures courantes de cette intensité sont la consommation d’énergie par dollar de produit intérieur brut (« PIB ») et par habitant (personne). Selon le scénario d’évolution des politiques, la population et l’économie canadiennes sont en croissance, mais la consommation d’énergie par personne et dollar de PIB diminue. La figure 1 compare les projections historiques avec celles de ce même scénario, tant pour l’intensité énergétique que pour la consommation totale d’énergieNote de bas de2. De 2005 à 2019, la consommation d’énergie au Canada par dollar de PIB a diminué en moyenne de 1 % par année et cette tendance s’accélère au fil de la période de projection : de près de 2,5 % par année côté PIB et un pourcentage semblable côté population.

La figure 2 compare l’évolution d’une année à l’autre des trois variables, en pourcentage, depuis 2005Note de bas de3. Elle montre l’évolution de la tendance de la consommation d’énergie comparativement à la baisse des valeurs d’intensité énergétique du passé vers l’avenir.

Figure 1 – Comparaison de la consommation d’énergie et des tendances de l’intensité énergétique selon un taux de croissance annuel moyen

Description

Description : Ce diagramme à barres compare la croissance annuelle moyenne de la consommation d’énergie au Canada, par dollar de PIB et par personne pendant deux périodes : historique (de 2005 à 2019) et projetée (de 2022 à 2050). Les années 2020 et 2021 ne sont pas prises en compte dans ces calculs afin d’éviter de fausser les taux de croissance en raison du ralentissement marqué puis du rebond associés à la pandémie de COVID-19. La figure montre que la tendance de la demande d’énergie est passée d’une croissance historique (moyenne de 0,6 % par année) à une baisse dans le scénario d’évolution des politiques (de près de 1 % par année). La consommation d’énergie par PIB et celle par personne diminuent quelle que soit la période, historique ou projetée.

Figure 2 – Pourcentage de croissance depuis 2005 : consommation totale d’énergie, par dollar de PIB et par personne

Description

Description : Ce graphique linéaire compare la croissance en pourcentage de la consommation totale d’énergie, par dollar de PIB et par personne au Canada depuis 2005. Il montre une tendance à la baisse pour les valeurs d’intensité énergétique du passé vers l’avenir. La consommation totale d’énergie a augmenté jusqu’à maintenant, mais elle diminue au cours de la période de projection suivant la reprise constatée après le ralentissement de 2020 associé à la pandémie de COVID-19.

Rôle important des hypothèses relatives aux politiques quant aux diminutions projetées

Alors, qu’est-ce qui explique ces diminutions de la consommation et de l’intensité énergétique? De nombreux facteurs peuvent influer sur la consommation et l’intensité énergétique, notamment les politiques, une plus grande efficacité et des changements structurels à l’économie.

Dans le scénario d’évolution des politiques, par exemple, les hypothèses sous-jacentes jouent un grand rôle dans la réduction de la consommation d’énergie quel que soit le volet de l’économie examiné. La hausse de la tarification du carbone rend le recours aux combustibles fossiles plus coûteux, ce qui incite les gens à en consommer moins. Le passage aux véhicules électriques, motivé par une solide politique climatique, entraîne aussi une consommation d’énergie moindre, les batteries étant beaucoup plus éconergétiques que les moteurs à combustion interneNote de bas de4. Les bâtiments deviennent plus écologiques à mesure que les codes du bâtiment favorisent des dispositifs, systèmes de chauffage et enveloppes plus efficients.

Un autre facteur qui contribue à la baisse de la consommation d’énergie est le ralentissement de la production de pétrole brut, qui finit même par diminuer selon le scénario d’évolution des politiques. Il s’agit là d’un changement majeur par rapport à la forte augmentation de la production et de la consommation d’énergie en découlant qui a été observée récemment. Enfin, des changements structurels à l’économie joueront un rôle important dans les tendances de la consommation d’énergie, comme la transition vers les industries de services (article en anglais).

Nouveaux facteurs d’incertitude

Bien entendu, ces projections sont incertaines. Bien que la diminution de l’intensité énergétique puisse jouer un rôle clé dans la filière énergétique, les technologies émergentes comme l’hydrogène à faibles émissions de carbone, le captage et le stockage ainsi que le captage direct dans l’air (article en anglais) pourraient avoir des besoins importants en énergie. Si ces technologies jouent un plus grand rôle dans la transition énergétique du Canada, la consommation d’énergie pourrait être plus élevée que dans le scénario d’évolution des politiques.

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