Aperçu du marché : Projets canadiens de GNL confrontés à un marché mondial concurrentiel

Date de diffusion : 2015-03-05

Selon le BG Group [anglais seulement], les livraisons mondiales de gaz naturel liquéfié, ou GNL, ont atteint 32 milliards de pieds cubes par jour en 2013. En dépit d’une quantité considérable de gaz naturel produite, l’Amérique du Nord jour un rôle minime dans le commerce mondial de GNL. Le seul terminal de liquéfaction de gaz naturel existant en Amérique du Nord qui exporte du GNL est situé en Alaska et a été construit en 1969. Plusieurs terminaux ont la capacité d’importer du GNL, mais ils sont très peu utilisés en raison des stocks abondants de gaz naturel et des bas prix en Amérique du Nord.

Toutefois, l’abondance des stocks et les prix peu élevés ont donné lieu à des dizaines de propositions de projets d’exportation de GNL en Amérique du Nord. Vers la fin de 2014, les demandes d’exportation de GNL totalisaient approximativement 40 milliards de pieds cubes par jour aux États-Unis [anglais seulement] et 48 milliards de pieds cubes par jour au Canada. Neuf licences d’exportation de GNL ont été délivrées au Canada pour un total de 20,8 milliards de pieds cubes par jour. En comparaison, la production canadienne de gaz a été de 14,5 milliards de pieds cubes par jour en 2014.

Tel qu’il a été noté dans une décision rendue récemment par l’Office national de l’énergie [Dépôt A65596], les demandes de licence d’exportation de GNL soumises au Canada représentent un volume important d’exportations de gaz naturel. L’Office a aussi fait remarquer que tous ces projets se font concurrence sur un marché mondial limité et se heurtent à des difficultés sur le plan de la mise en valeur et de la construction. Par conséquent, il est peu probable que les licences d’exportation de GNL délivrées par l’Office ne soient pas toutes utilisées ou ne soient pas utilisées pour la quantité totale permise. Parmi les facteurs influant sur la capacité concurrentielle des projets de liquéfaction, mentionnons la distance jusqu’aux réserves de gaz, la disponibilité d’infrastructures existantes, la distance jusqu’aux marchés, les coûts de construction et de main-d’œuvre, la situation géopolitique, le financement et le choix du moment.

Sources et description de la figure

Sources : International Gas Union World LNG Report [anglais seulement], U.S. Department of Energy [anglais seulement], Office national de l’énergie, BP Energy Outlook 2035 [anglais seulement] et divers communiqués de presse. Les volumes associés aux projets n’ayant pas encore été mis en chantier sont indiqués à partir de 2020 à des fins d’illustration seulement.

Description : Ce graphique étagé illustre la capacité existante et en chantier de liquéfaction de gaz naturel, à l’échelle mondiale, de 2013 à 2035. La capacité existante s’élève à environ 40 milliards de pieds cubes par jour en 2014. La capacité en chantier est superposée sur la capacité existante; elle passe de zéro en 2013 à 20 milliards de pieds cubes par jour en 2019, après quoi elle reste stable jusqu’en 2035. À compter de 2020, les projets n’ayant pas été mis en chantier au Canada (avec licences approuvées par l’Office ou en attente d’approbation) et aux États-Unis sont représentés en couches superposées sur la capacité d’exporter existante et en chantier. Les projets canadiens envisagés ayant une licence approuvée représentent environ 20 milliards de pieds cubes par jour et ceux dont la licence est en attente d’approbation, approximativement 27 milliards de pieds cubes par jour, tandis que les projets américains proposés totalisent quelque 36 milliards de pieds cubes par jour. La capacité mondiale existante et en chantier, combinée aux projets proposés aux États-Unis et au Canada, totalise plus de 140 milliards de pieds cubes par jour en 2035.

La figure montre également la demande mondiale prévue de GNL, représentée par une ligne superposée sur les volumes de capacité de liquéfaction. La demande mondiale affiche une croissance solide, passant de 32 millions de pieds cubes par jour en 2013 à plus de 81 millions de pieds cubes par jour en 2035. La demande projetée surpasse la capacité existante et en chantier combinée en 2028, à environ 58 milliards de pieds cubes par jour.

La figure ci-dessus illustre la compétitivité du marché mondial de GNL. On y compare le volume de capacité mondiale existante et en chantier de même que la capacité de liquéfaction proposée au Canada et aux États-Unis par rapport à la demande prévue sur le marché mondial de GNL. BP prévoit une croissance solide du commerce de GNL, à 4,3 % [anglais seulement], atteignant 81 milliards de pieds cubes par jour de la demande en 2035. D’après l’International Gas Union [anglais seulement] et des annonces faites récemment, une capacité de liquéfaction supplémentaire de 20 milliards de pieds cubes par jour est déjà en chantier partout dans le monde, ce qui comprend des projets aux États-Unis qui ont été entrepris récemment. Une fois que ces installations seront en exploitation, la demande prévue dépassant la capacité de liquéfaction existante atteindrait environ 22 milliards de pieds cubes par jour d’ici 2035, comparativement à plus de 80 milliards de pieds cubes par jour de capacité proposée n’ayant pas encore été mise en chantier en Amérique du Nord seulement.

Il y a plusieurs mises en garde à considérer dans cette comparaison entre la demande prévue et la capacité proposée d’exportation de GNL. Par exemple, la croissance de la demande réelle pourrait varier. En outre, l’utilisation de la capacité de liquéfaction mondiale se situe entre 80 % et 90 %, ce qui donne à penser que la capacité sera vraisemblablement quelque peu plus élevée que la demande à l’avenir. De plus, une partie de la capacité existante sera probablement mise à la réforme d’ici 2035. Par ailleurs, bien que les projets nord-américains représentent la majorité des propositions récentes, ils pourraient faire face à la concurrence supplémentaire exercée par les projets d’autres régions du monde comme la Russie et l’Afrique de l’Est.

Le nombre de propositions en Amérique du Nord fait ressortir l’intérêt pour les exportations de GNL. À l’heure actuelle, quatre projets sont en chantier en Amérique du Nord. Ces projets, tous aux États-Unis, sont Sabine Pass [anglais seulement], Cameron LNG [anglais seulement], Freeport LNG [anglais seulement] and Cove Point [anglais seulement]; leur capacité d’exporter regroupée excédera 6 milliards de pieds cubes par jour de gaz naturel. Aucun des projets canadiens n’a atteint ce stade de mise en valeur. Récemment, Pacific Northwest LNG [anglais seulement] et Prince Rupert LNG [anglais seulement] ont reporté les décisions d’investissement finales qui étaient attendues en 2014.

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